L’histoire de la Poterie de Port-au-Persil débute il y a 50 ans, avec l’acquisition par Évelyne Mainville de la ferme Belley à Port-au-Persil en 1974. L’idée de s’installer avec son conjoint Pierre Legault dans ce village bucolique germait dans leur esprit depuis les débuts de leur relation, plusieurs années auparavant. À cette époque, tout juste sorti de la réputée École du Meuble (école de métiers d’art) où ce dernier y apprend les bases du métier de céramiste, il se consacre d’abord au domaine de la construction pour assurer la subsistance de sa famille. Sa rencontre avec le céramiste Shimaoka de passage à North Hatley, considéré plus tard comme Trésor National au Japon, le ramènera non seulement à sa véritable passion, la céramique, mais le propulsera également comme spécialiste des glaçures. En 1974, l’école devenait possible grâce à l’esprit entrepreneurial d’Évelyne. Elle co-fondait en 1976 avec Pierre Legault ce qui allait devenir la Poterie de Port-au-Persil: une galerie boutique de qualité et un atelier de renom dirigé par le maître potier Pierre Legault. Son arrivée dans Charlevoix le poussera vers de nouvelles recherches en glaçures, en y incorporant des éléments naturels, tels que des minéraux et des végétaux souvent cueillis dans la baie de Port-au-Persil. Ses glaçures charlevoisiennes feront sa renommée.
Déjà en 1965, il établit sa réputation, en créant près de Montréal la Compagnie Pierre Legault inc., qui deviendra SIAL, première compagnie d’argile et d’équipement pour la céramique au Québec. Il fabriquera avec son frère son fameux tour à pied, nommé Tour Legault, distribué dans toutes les écoles au Québec et encore utilisé aujourd’hui à la Poterie de Port-au-Persil. Pierre Legault décède subitement en 1983 à 54 ans. Evelyne maintiendra vivante cette institution dont l’histoire continuera de s'écrire.
En 1992, l’actuelle propriétaire, Hélène Garon, originaire de Montréal, fait de Charlevoix son pays d’accueil et reprend le flambeau. Formée en Sciences Politiques elle sera influencée par ses grands-parents globe-trotteurs, collectionneurs d’art et de métiers d’arts lors de tous leurs voyages à travers le monde. Lors du récit d’un de ces voyages au Japon en 1956, avec des objets que ces derniers avaient rapportés, elle s’imprégna de cette culture, touchée entre autre par la beauté de ces poteries si raffinées. Ce rapport au Japon partagé tant par le fondateur que par ses grands-parents deviendra son point d’ancrage avec la Poterie de Port-au-Persil. Sa formation et son désir de faire de la politique autrement la pousseront à s’investir dans la sauvegarde de ce patrimoine architectural et dans la mise en valeur de ce joyau culturel devenu une des plus vieilles institutions de céramique au Québec. En fait, c’est Évelyne qui avait choisi Hélène pour s’assurer de la pérennité de l’oeuvre qu’elle avait initié avec son conjoint Pierre Legault, dans ce lieu sacré.
Ce qui constitue la véritable âme de la Poterie de Port-au-Persil demeure sans contredit son atelier-école. Au fil des ans avec son école, Pierre Legault aura formé un grand nombre de céramistes de renom, toujours actifs et exposants leurs créations dans la galerie boutique. Aujourd’hui, en plus d’y produire sa propre vaisselle, l’atelier ouvert à tous, accueille à chaque été la clientèle locale, en villégiature et touristique, invitée à créer ses propres pièces.
En été, Bertrand Dion assure les opérations de l’atelier ainsi que la supervision et l’animation des lieux avec son énergie contagieuse. Appuyée par sa bonne humeur, toute l’équipe professionnelle sur place utilise ses habiletés manuelles, sa passion du métier d’art et son amour pour Charlevoix afin d’offrir ce moment de bonheur à tous ceux et celles qui mettent les mains dans l’argile et font l’essai du tour à poterie ou du façonnage à la main.